Le Monde d'Après
Finissage samedi 19 février
14h Conférence Le dilemne du cable de Jill Gasparina - Entrée libre
Cette conférence propose de s’interroger sur les enjeux esthétiques mais aussi politiques, liés à la visibilité de la technologie dans le contexte des expositions d’art contemporain.
Cette exposition veut rendre compte de ce zeitgeist contradictoire, autour du travail de sept jeunes diplômé.e.x.s sortis depuis 2019 de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence.
Entre escapisme et conscience politique et sociale, iels ont créé des jeux, se sont laissé.e.s engloutir par les images des écrans, ont plongé dans l’épaisseur des sons, fait leur portrait sous forme de statistiques colorées, rendu visible l’urgence de la crise climatique, réaffirmé la nécessité de la solidarité.
À quoi ressemble leur monde d’après ? Il est aussi joyeux qu’il est inquiet.
Dans la vie professionnelle d’un.e jeune artiste, le moment de la sortie de l’école constitue un tournant particulièrement délicat. Il faut s’affirmer comme travailleur.euse de l’art, s’inventer une économie qui ne soit plus étudiante, trouver un atelier, un espace de stockage. Il faut poursuivre ses recherches, continuer d’élaborer un cercle amical et professionnel avec qui travailler et réfléchir hors des frontières de l’école, tout en se concentrant sur son travail. Surtout, il faut mener sa vie de jeune adulte. Et puis remplir des tableurs excel, rédiger des projets et envoyer des dossiers, encore et encore. Dans ces circonstances, les injonctions contradictoires ne manquent pas : anticiper et prendre des risques, cultiver sa spécificité et la jouer collectif, se projeter et être réaliste, vivre de son travail tout en protégeant au mieux son indépendance créative.
C’est à partir de la convergence entre ce moment unique - et compliqué - du parcours des artistes, et la situation sanitaire collective dans laquelle nous baignons depuis près de deux ans que l’exposition Le monde d’après a été imaginée. La génération des artistes sorti.e.s récemment des écoles a subi de plein fouet l’épidémie et ses conséquences aussi bien sociales, affectives, techniques qu’économiques : cours en ligne, perte d’emploi alimentaire, annulation en masse des événements, fermeture prolongée des lieux d’exposition, crise des solidarités, disparition de nombreuses opportunités de montrer son travail, et plus largement de faire société. L’élan qui accompagne normalement la sortie de l’école a été contrarié – comme les promesses de ce « monde d’après » qui a concentré, un temps, nos espoirs collectifs, avant de sombrer dans la monotonie d’un quotidien rythmé par la seule répétition des messages de prévention, les infimes variations du protocole sanitaire, et le décompte sinistre des contaminés et des morts.
Exposition du 5 au 20 février
Galerie des anciens Chais de vinifcation